Sortie : 22/07/08
2,5/5
Oleum Perdidisti Cansei De Ser Sexy. C'est un véritable crève coeur que de se voir affliger le douloureux pensum de mettre une note médiocre à un groupe qui ne mérite pas ça, qui a fait de son mieux mais n'a pas réussi. Comme un ami qui échoue au bac quand on a réussi à l'avoir, on se sent gêné d'assister à la débâcle d'un groupe qu'on aime bien. Quel cruel dilemme qui s'exprime ici entre la pure objectivité qui met en exergue une vérité accablante, et un parti-pris peu professionnel qui donnerait à nos brésiliens le bon dieu sans concessions parce que, franchement, c'est presque nos copains.
Le premier album de CSS n'était pas génial. Franchement inégal, il semblait se chercher dans des genres mal digérés, le tout avec un coté débile un peu gênant, et une palette de sons electro ignobles par endroits. Mais il était trop charmant pour qu'on en dise du mal. Ne faites pas vos intellos, c'est de toute façon mieux vu d'aimer ce morceau que de cracher dessus : Let's Make Love And Listen To Death From Above était le truc à faire danser en 2006, et si vous avez fait l'effort d'écouter en entier leur premier essai, à coté de choses profondément ennuyeuses, vous étiez obligé de trouver un morceau à vous passer en boucle. On évoquait le rock indépendant américain des 90's, l'electro-pop de groupes comme Le Tigre, certains allait même jusqu'à penser à Blondie, mais l'idée principale était la même : CSS n'était pas encore un autre groupe qui fait un tube et disparaît, non, on attendait réellement quelque chose d'eux. Pas qu'ils nous sortent un Sgt Pepper, mais ce groupe était prometteur à sa maigre échelle de groupe de pop du nouveau siècle et on était presque un peu impatient de voir comment le groupe allait s'en sortir avec le toujours-très-difficile-deuxième-album. Il fallait faire attention, il ne fallait utiliser encore les mêmes recettes, il ne fallait pas refaire Let's Make Love, il ne fallait pas rester dans un entre-deux electro/rock qui ne pouvait passer que sur un premier album, il fallait rester toujours aussi efficace mais en enrichissant le son : il fallait pas faire exactement la même chose, sinon tout le monde aurait cracher dessus, mais recréer la même fraîcheur que celle du premier album. Le top du top aurait été de faire passer le groupe de petit plaisir parfois honteux à groupe installé qu'on est fier d'écouter à fond.
Autant dire que c'était impossible. Le voilà le handicap : ce groupe était voué à décevoir, forcement, parce que c'était leur deuxième album et que dans cette situation, on ne peut souvent rien faire face au poids d'un premier album qui a marché, sauf dans des cas exceptionnels. Oh, on espérait naïvement un miracle. Mais maintenant que nous sommes face à l'échec, on est presque gêné pour nous même d'avoir cru en CSS, comme si l'on se désengageait cruellement de la hype, attitude prévisible et lâche. Pourtant, le groupe a vraiment fait essayé, même une écoute superficielle de l'album le montre : le son est plus dense, on sent qu'il y a eu plus d'écriture qu'avant sans qu'ils aient besoin de le rabâcher en interview, le groupe ne reste pas sur deux pauvres accords et une batterie disco. S'inspirant beaucoup plus de groupes comme Metric ou les Breeders (ils reprennent Cannonball religieusement en face-b de leur premier single) sans pour autant suivre leurs constructions sophistiquées, ils approfondissent cet aspect rock déjà présent avec Off The Hook sur leur premier album, dans des morceaux comme Rat Is Dead (Rage) ou Left Behind. Dans Give Up, on se demanderait presque si les "Allright Now!" de Lovefoxx ne sont pas des hommages à ceux de Kim Gordon dans Washing Machine de Sonic Youth. Malheureusement, ce n'est pas convainquant du tout, les morceaux sont relativement plat, pas mauvais mais sans aucun veritable moment fort et tournent un peu en rond malgré quelques bons moments comme l'entêtant Jager Yoga d'introduction, Air Painter, ou le très mignon et 80's Beautiful Song. Même constat quand on écoute les quelques morceaux plus électroniques, pourtant plus étoffés qu'en 2006, comme le très crispant Let's Reggae All Night, incapable de décoller à un seul moment pendant 4 longues minutes qui vieillirons très mal si elles ont la chance de ne pas être oubliées. Et quand les deux se mélangent, les résultats sont encore plus désastreux comme ce How I Became Paranoid qui mêle effroyablement synthés europop et guitares déjà vues.
Condamné à être jugé à la lumière du premier album, malgré toute la bonne volonté du monde, Donkey est un album correct mais enterré d'avance, qui apporte du changement chez CSS mais en perdant dans le même temps, sans que cela soit lié, toute la fraîcheur et l'efficacité du groupe et cela à cause d'une chose toute simple : le temps. Le temps, qui connaît la réponse, à donné la solution malgré les efforts de CSS. On pourrait se demander si l'inverse ne se serait pas produit si Donkey était le premier album du groupe et que le premier était le deuxième. Peut être serais-je en ce moment même en train de dire que tout cela ne vaut pas la bonne époque de Donkey. Mais cela ne change rien au fait que désormais, CSS a perdu son état de grâce en essayant pourtant de bien faire, avec une honnêteté presque désarmante. Et finalement, c'est peut être le morceau Believe Achieve qui résume parfaitement ce deuxième album (dont on parlera peut être en disant que c'est le second album bientôt) : après une introduction ignoble qui sonne comme du mauvais Goldfrapp et des couplets poussifs et inutiles, on se retrouve avec un refrain immense qui est la plus belle chose jamais fait par le groupe, avec guitares acoustiques merveilleuses et piano délicat. Comprendre : entre deux hommages un peu ratés à des groupes meilleurs et des choses insipides et détestables, CSS retrouve parfois des éclairs de génie qui nous rappellent pourquoi on a aimé ce groupe et pourquoi on ne peut pas en dire réellement du mal. Parce qu'au fond, CSS est un bon groupe.
Le premier album de CSS n'était pas génial. Franchement inégal, il semblait se chercher dans des genres mal digérés, le tout avec un coté débile un peu gênant, et une palette de sons electro ignobles par endroits. Mais il était trop charmant pour qu'on en dise du mal. Ne faites pas vos intellos, c'est de toute façon mieux vu d'aimer ce morceau que de cracher dessus : Let's Make Love And Listen To Death From Above était le truc à faire danser en 2006, et si vous avez fait l'effort d'écouter en entier leur premier essai, à coté de choses profondément ennuyeuses, vous étiez obligé de trouver un morceau à vous passer en boucle. On évoquait le rock indépendant américain des 90's, l'electro-pop de groupes comme Le Tigre, certains allait même jusqu'à penser à Blondie, mais l'idée principale était la même : CSS n'était pas encore un autre groupe qui fait un tube et disparaît, non, on attendait réellement quelque chose d'eux. Pas qu'ils nous sortent un Sgt Pepper, mais ce groupe était prometteur à sa maigre échelle de groupe de pop du nouveau siècle et on était presque un peu impatient de voir comment le groupe allait s'en sortir avec le toujours-très-difficile-deuxième-album. Il fallait faire attention, il ne fallait utiliser encore les mêmes recettes, il ne fallait pas refaire Let's Make Love, il ne fallait pas rester dans un entre-deux electro/rock qui ne pouvait passer que sur un premier album, il fallait rester toujours aussi efficace mais en enrichissant le son : il fallait pas faire exactement la même chose, sinon tout le monde aurait cracher dessus, mais recréer la même fraîcheur que celle du premier album. Le top du top aurait été de faire passer le groupe de petit plaisir parfois honteux à groupe installé qu'on est fier d'écouter à fond.
Autant dire que c'était impossible. Le voilà le handicap : ce groupe était voué à décevoir, forcement, parce que c'était leur deuxième album et que dans cette situation, on ne peut souvent rien faire face au poids d'un premier album qui a marché, sauf dans des cas exceptionnels. Oh, on espérait naïvement un miracle. Mais maintenant que nous sommes face à l'échec, on est presque gêné pour nous même d'avoir cru en CSS, comme si l'on se désengageait cruellement de la hype, attitude prévisible et lâche. Pourtant, le groupe a vraiment fait essayé, même une écoute superficielle de l'album le montre : le son est plus dense, on sent qu'il y a eu plus d'écriture qu'avant sans qu'ils aient besoin de le rabâcher en interview, le groupe ne reste pas sur deux pauvres accords et une batterie disco. S'inspirant beaucoup plus de groupes comme Metric ou les Breeders (ils reprennent Cannonball religieusement en face-b de leur premier single) sans pour autant suivre leurs constructions sophistiquées, ils approfondissent cet aspect rock déjà présent avec Off The Hook sur leur premier album, dans des morceaux comme Rat Is Dead (Rage) ou Left Behind. Dans Give Up, on se demanderait presque si les "Allright Now!" de Lovefoxx ne sont pas des hommages à ceux de Kim Gordon dans Washing Machine de Sonic Youth. Malheureusement, ce n'est pas convainquant du tout, les morceaux sont relativement plat, pas mauvais mais sans aucun veritable moment fort et tournent un peu en rond malgré quelques bons moments comme l'entêtant Jager Yoga d'introduction, Air Painter, ou le très mignon et 80's Beautiful Song. Même constat quand on écoute les quelques morceaux plus électroniques, pourtant plus étoffés qu'en 2006, comme le très crispant Let's Reggae All Night, incapable de décoller à un seul moment pendant 4 longues minutes qui vieillirons très mal si elles ont la chance de ne pas être oubliées. Et quand les deux se mélangent, les résultats sont encore plus désastreux comme ce How I Became Paranoid qui mêle effroyablement synthés europop et guitares déjà vues.
Condamné à être jugé à la lumière du premier album, malgré toute la bonne volonté du monde, Donkey est un album correct mais enterré d'avance, qui apporte du changement chez CSS mais en perdant dans le même temps, sans que cela soit lié, toute la fraîcheur et l'efficacité du groupe et cela à cause d'une chose toute simple : le temps. Le temps, qui connaît la réponse, à donné la solution malgré les efforts de CSS. On pourrait se demander si l'inverse ne se serait pas produit si Donkey était le premier album du groupe et que le premier était le deuxième. Peut être serais-je en ce moment même en train de dire que tout cela ne vaut pas la bonne époque de Donkey. Mais cela ne change rien au fait que désormais, CSS a perdu son état de grâce en essayant pourtant de bien faire, avec une honnêteté presque désarmante. Et finalement, c'est peut être le morceau Believe Achieve qui résume parfaitement ce deuxième album (dont on parlera peut être en disant que c'est le second album bientôt) : après une introduction ignoble qui sonne comme du mauvais Goldfrapp et des couplets poussifs et inutiles, on se retrouve avec un refrain immense qui est la plus belle chose jamais fait par le groupe, avec guitares acoustiques merveilleuses et piano délicat. Comprendre : entre deux hommages un peu ratés à des groupes meilleurs et des choses insipides et détestables, CSS retrouve parfois des éclairs de génie qui nous rappellent pourquoi on a aimé ce groupe et pourquoi on ne peut pas en dire réellement du mal. Parce qu'au fond, CSS est un bon groupe.
Les gens diront que ce n'est pas le cas, mais je sais que c'est vrai.
Emilien.
un lien : www.myspace.com/canseidesersexy
Lien vidéo de l'album :
Le clip un peu longuet de Left Behind :
4 commentaires:
Meilleure chronique. Je suis (tristement) complètement d'accord avec toi, copain. On a envie de les aimer ces brésiliens, on a envie qu'il fasse des choses bien, on a envie de dire "oui j'écoute CSS parce que c'est de qualité" et pas "CSS c'est fun entre deux limonades". Elle me mine le morale ta chronique tellement elle est vraie.
Wah, Left Behind est tout de même sacrément quelconque. Je crois que je préfère encore MGMT parce qu'il y a une sorte de personnalité chez eux. Ouh je suis méchant.
Mad Duck.
pas beau.
Iracema Trevisan ne fait plus partie du groupe, c'est ça le drame.
Mais sinon j'ai eu pas mal de plaisir à écouter cet album même si je trouve qu'elles y ont perdu un peu de leur coté girl rrriot que j'appréciais.
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