jeudi 19 novembre 2009

[Bonus Tracks] : Air, Girls, Jim O'Rourke, Times New Viking

Air – Love 2
Virgin
5 Octobre 2009
2,5/5


Love 2 peut facilement être considéré comme l'album synthétisant la discographie du duo versaillais : on y retrouve le romantisme frenchy de Moon Safari (Love), le psychédélisme aventureux de 10 000 Hertz Legend (Do The Joy), le virage pop de Talkie Walkie (Missing The Light Of The Day), et le nappage sucré et agaçant exploré par Jean Benoit Dunckel en 2006 sur son album solo (Sing Sang Sung). Et paradoxalement, on sent en eux une volonté claire de dynamiser les compositions pour les détacher du concept « zen » du précédent Pocket Symphony (avec un rythme motorik soutenu sur près de la moitié de l’album). Si on est d’abord impressionné par l’excellent travail de production (la mise en espace et la diversité des sons utilisés impose le respect, un mélange unique d’instrumentation vintage à de l’électronique moderne) et l’homogénéité des ambiances, on est assez vite lassé par la manque d’épaisseur des compositions. Il manque de vraies chansons mémorables, tout simplement. Malgré le gros travail de recherche esthétique qui s’en dégage, elles sont soit trop répétitives, soit trop brèves ou inachevés (une utilisation presque constante du fade out). J’attends plus d’un album entièrement produit par le duo, seul dans son propre studio. Love 2 marque la fermeture d’une boucle pour Air (15 ans, 6 albums studios, un groupe qui tourne en rond), et peut être le début d’une toute nouvelle orientation (je l’espère !) avec, selon les dires de Nicolas Godin, un album plus expérimental pour la suite.


Girls – Album
True Panther Sounds
22 Septembre 2009
3,5/5


Avec ses airs de rock de branleurs indie (une voix très nasillarde et une nonchalance généralisée), j’ai d’abord eu du mal à comprendre comment un groupe pareil a pu faire autant parler de lui en 2009. En fait l'attrait de Girls repose beaucoup sur la personnalité du chanteur Christopher Owens, dont l’histoire tragique (racontée en interview, et retranscrite un peu partout sur les blogs) se fait facilement ressentir. Sa façon très touchante d'exposer à cœur ouvert ses douleurs et ses déceptions par des paroles simples en fait un personnage immédiatement charismatique. La réussite de l’Album tient aussi beaucoup à la production de Chet "JR" White, qui à partir des textes et des accords de Christopher Owens a su revisiter quelques grands classiques du rock en 12 chansons codées. Cet exercice de style synthétique (on y croise le rockabilly d’Elvis Presley, la pop solaire des Beach Boys, le shoegaze de My Bloody Valentine, le cool rock de Pavement) évite le passéisme vain de beaucoup de groupes actuels (la vague revival Post Punk à la The Editors, le néo Krautrock à la française) car il est profondément incarné par une âme sensible exprimant un spleen adolescent avec une rare efficacité rock.


Jim O’Rourke – The Visitor
Drag City
14 Septembre 2009
4/5


Depuis le Japon où il est en exil artistique depuis plus de 9 ans, Jim O’Rourke (ancien membre de Sonic Youth, producteur majeur, multi-instrumentiste et expérimentateur de renom) continue sa série d’albums pour le label Drag City avec cette symphonie de chambre de 40 minutes (guitare acoustique, piano, batterie, basse, tambourin, banjo, claviers). Pour les oreilles non averties, il est difficile de s’accrocher à The Visitor, long voyage poétique qui multiplie les changements imprévus de registres et oublie plus que jamais les schémas habituels en 4/4 de la pop. C’est de loin l’album le plus exigeant de la série, et il faut s’accrocher pour ne pas perdre ses repères au milieu des nombreux trous d’air. On a perdu l’hypnotisme onirique de Bad Timing (avec lequel il forme une sorte de dyptique), mais l’impression d’écouter quelque chose d'infiniment précieux perdure longtemps. The Visitor est un disque dont on n’est jamais réellement sorti, jusqu’à la résolution de son énigme.


Times New Viking – Born Again Revisited
Matador Records
22 Septembre 2009
3,5/5


De toute la vaguelette Shitgaze (un esprit Do It Yourself poussé à l’extrême et qui repose sur un enregistrement sale avec du matériel d’amateur, une non-production et une spontanéité qui frise souvent l’imposture, voir l’article écrit par C'est Entendu), les Times New Viking sont de loin les plus doués et les plus sincères. Car contrairement à Wavves, Japandroids ou No Age, qui cachent l’ineptie de leurs compositions derrière la posture d’une production crado, eux savent écrire des mélodies entêtantes. En faisant abstraction de l’a(nti) production shitgaze, l’essentiel fait surface : les Times New Viking écrivent des chansons pop géniales et addictives (refrains dissonants chantés en chœur, guitares déglinguées, batterie métronomique, petites boucles de claviers sautillantes). Ils n’y vont pas par quatre chemins et foncent droit dans le mur en visant juste, comme si la radicalité du Velvet Underground rencontrait l’immédiateté pop de Blur. Born Again Revisited ne révolutionne en rien la musique, mais il est mené par des types à forte personnalité qui n'ont pas d'autre ambition que de concocter une injection jouissive de tubes frappadingues.

François.

dimanche 18 octobre 2009

[Tourne Disque] : The Snobs - Albatross

The Snobs – Albatross
Autoproduit
26 Mars 2009
5/5














Je vous avais promis en avril dernier de parler au plus vite du dernier album des Snobs (un duo français composé des frères Mad Rabbit et Duck Feeling), et c’est seulement aujourd’hui que je tiens ma promesse, 6 mois après sa sortie. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour faire découvrir un chef d’œuvre.

Après une série d’albums de rock psychédélique lorgnant vers la noise, le krautrock, le post rock et la pop, Albatross fait figure de point culminant ultime dans la discographie des Snobs, avec un disque conceptuel hautement maitrisé et captivant du début à la fin. Le thème global est de prime abord ultra séduisant : Mad Rabbit (voix, samples, paroles) et Duck Feeling (guitares, basse, claviers) nous invitent à un voyage épique en compagnie de deux valeureux moussaillons, à travers les océans entre l'Inde et les Caraïbes. Le pari est réussi : dès Mothergoose, le deuxième morceau, les images d’une bataille maritime nocturne précédée d'une attente insurmontable s’installent instantanément dans mon esprit.

Plutôt que de comparer Albatross à tels ou tels musiciens cultes, je préfère rapprocher la musique des Snobs au cinéma de Tarantino dans la démarche : de l’art référencé qui sublime les influences, tout en innovant avec des procédés inédits. On entend clairement à l’écoute d’Albatross une musique érudite menée par deux passionnés de post punk, de krautrock et de pop sixties. Mais au lieu de s'adonner facilement à l'hommage appuyé, les Snobs optent pour une revisitation moderne de ces influences, porté par une vision aboutie et personnelle. Cette vision consiste justement à faire vivre à l’auditeur une expérience cinématographique riche, grâce à une grande fresque musicale et à une musique hybride aux multiples registres. Et depuis Melody Nelson de Gainsbourg, il est quasiment impossible de trouver des œuvres musicales françaises aussi puissamment visuelles qu’Albatross.

Tout au long de l’album, les multiples inventions instrumentales arrivent à transformer les idées musicales en matière purement palpable. La guitare expressionniste de Duck Feeling créée des mouvements identifiables par des images (la formation d’une vague, les tangages d’un bateau, une bataille maritime féroce, des courants chauds lors de l’arrivée aux Caraïbes), et les suites de notes d’une imagination folle relèvent autant des lignes contemplatives de Gus Van Sant que des traits en escalier de Marcel Duchamp (début et milieu de Caribbean). Non je n'hallucine pas, c’est cette liberté d'approche qui fait d’Albatross une musique explosant totalement les barrières entre les formes d’arts, évoquant alors pour moi autant des œuvres venant du cinéma que de la peinture ou de la musique. L’album se termine par les 10 minutes brillantes de Caribbean, un enchainement narratif de séquences bluffantes, formant une épopée lumineuse (la chorale vocale de Mad Rabbit en ouverture), inquiétante (les samples entremêlés de voix venus d'ailleurs), dansante (la guitare élastique sur la basse répétitive kraut) et surprenante, jusque dans sa chute finale. Le plaisir d’écoute est total, et Albatross sonne déjà comme un futur classique underground.

François.

L’album est téléchargeable gratuitement sur leur site officiel, et vous pouvez l'écoutez dès maintenant avec le lecteur ci dessous:

jeudi 1 octobre 2009

[Tourne Disque] : Muse - The Resistance

Label : Warner Bros
Sortie : 14 Septembre 2009
2,5/5










De groupe alternatif devenu culte chez les jeunes amateurs de rock mélodramatique au début des années 2000 (avec Showbiz et Origin of Symmetry), Muse est devenu ce mastodonte commercial, inégal et ambitieux jusqu’à l’indigestion. Dans The Resistance, on peut donc entendre au sein d’un même titre un orgue d'église, des déploiements prog lyriques et des riffs massifs à la Metallica (sur MK Ultra), ou une hystérie Queenesque menant sur des mélodies à la Lawrence d’Arabie pour terminer sur une revisitation au piano solo des Nocturnes de Chopin (sur United States of Eurasia). En d'autres mots, ils en viennent à faire tout et n'importe quoi. Au milieu de tous ces titres souvent difformes (mais surtout assez jubilatoires dans leurs enchainements), on retiendra comme vraie nouveauté Undisclosed Desire (un tube R’n’B de pop synthétique catchy), et I Belong To You, le morceau le plus réussi grâce à sa légèreté. Sur un clavier de saloon, Matthew Bellamy y interprète sa mélodie baroque la plus maitrisée, entourée de chœurs angéliques merveilleux et finement incorporés. Et lorsque le morceau se calme sur un registre fifties (avec des paroles chantées en français) avant de se relancer avec un solo de clarinette, c’est à la fois drôle et prenant.

Finalement ce qui agace le plus chez Muse (aucune cohérence d’ensemble, un pompiérisme sans limites et revendiqué) se révèle être aussi sa plus grande force. Au sein de cet amas de disques de rock populaires très policés, le trio fait preuve d’une grande liberté dans les formes, les structures et le mélange des genres (prog rock, college rock, symphonie classique, métal, R'n'B, pop). Et même si le tout est calibré FM et se noie trop souvent dans une maladresse de mauvais gout (le piano de supermarché de Resistance, le trip new age Guiding Light, la symphonie rock en trois mouvements intitulée Exogenesis), l’effort est à louer. Après 10 ans d’existence et une popularité grandissante, Muse est surement devenu le groupe de rock commercial à succès le plus foutraque. Maintenant, pour arriver à sortir de cette esthétisme de série B (leur coté nanar attachant) et passer de la cour de récréation à la cour des grands, il leur reste du chemin à faire. Diversifier impérativement leurs influences serait un bon début (entre Queen, Rage Against The Machine et Depeche Mode qui planent lourdement sur leur musique depuis 3 albums, il leur faudrait penser à s’intéresser à quelques essentiels comme, au hasard, Can ou Brian Eno). Espérer une telle chose est presque hors-sujet (du Muse mesuré et sans grandiloquence, ce ne serait plus du Muse), mais quand on pense à la révolution stylistique opérée par Talk Talk en 1991 (un passage d'une pop typiquement années 80 au raffinement post-rock le plus gracieux), on se dit que rien n'est impossible.

François.

http://www.myspace.com/muse
A regarder, cette vidéo très drôle où lors de la présentation en playback forcé de leur dernier single Uprising à la télévision italienne, les membres du groupe se sont amusés à échanger leurs places afin de déjouer la dictature promotionnelle. Nous avons donc le chanteur Matthew Bellamy à la batterie, le bassiste à la guitare et le batteur au chant. Le tout bien sûr sans que la présentatrice ne se rende compte de rien, et ce même durant l'interview où le batteur fait durer la supercherie jusqu'au bout.

mercredi 30 septembre 2009

[Télégrammes] : L'actualité musicale du mois de Septembre

Le second épisode de la saga Twilight intitulé New Moon s’accompagne de la crème du rock indie pour sa bande originale, avec pour l'occasion des morceaux inédits de Thom Yorke, Lykke Li, Bon Iver, St Vincent et Grizzly Bear.

New Moon Soundtrack :
01 Death Cab for Cutie: "Meet Me on the Equinox"
02 Band of Skulls: "Friends"
03 Thom Yorke: "Hearing Damage"
04 Lykke Li: "Possibility"
05 The Killers: "A White Demon Love Song"
06 Anya Marina: "Satellite Heart"
07 Muse: "I Belong to You (New Moon Remix)"
08 Bon Iver and St. Vincent: "Rosyln"
09 Black Rebel Motorcycle Club: "Done All Wrong"
10 Hurricane Bells: "Monsters"
11 Sea Wolf: "The Violet Hour"
12 OK Go: "Shooting the Moon"
13 Grizzly Bear: "Slow Life" [ft. Beach House's Victoria Legrand]
14 Editors: "No Sound But the Wind"
15 Alexandre Desplat: "New Moon (The Meadow)"



Thom Yorke a sorti le 21 septembre dernier un nouveau single composé de deux titres: The Hollow Hearth et l'étincelant et incroyablement riche Feeling Pulled Apart by Horses (la version initiale de Reckoner).



Afin de pouvoir jouer en live ces deux morceaux ainsi que l’album The Eraser, Thom Yorke a aussi fondé un nouveau groupe composé de Nigel Godrich (le fidèle producteur de Radiohead), Joey Waronker (le batteur de Beck et de REM), Mauro Refosco et plus étonnant encore, Flea, le bassiste des Red Hot Chili Peppers. Deux dates ont été annoncés pour début octobre à Los Angeles, on attend de pied ferme une visite du supergroupe en France.



Pendant ce temps, Phil Selway, le batteur de Radiohead, travaille dur sur l'enregistrement de son premier album solo dans le studio de son groupe à Oxford.



C’est officiel, Pavement, le groupe américain nonchalant le plus cool des années 90 se réunit pour une tournée mondiale en 2010.



Toujours pas de nouvelles sérieuses des Strokes depuis 2006, par contre leur chanteur Julian Casablancas a enregistré son premier album solo, Phrazes for the Young. Sortie prévue le 19 octobre. En écoute, le single rétro-futuriste 11th Dimension, suivi de la pochette de l’album.



Le groupe d’afropop Vampire Weekend a terminé l’enregistrement de son deuxième album, Contra. Sortie du disque-pub pour Ralph Lauren le 12 janvier 2010.



Pour la promotion de Love 2, le prochain album de Air, le clip du single Sing Sang Sung a été postée sur Internet. Une superbe illustration à l'esthétique jeu vidéo pour une chanson aérienne des plus sucrées.

François.

lundi 28 septembre 2009

[Tourne Disque] : Tyondai Braxton - Central Market

Label : Warp Records
Sortie : 14 Septembre 2009
5/5














Pour son deuxième album solo en 7 ans, le multi-instrumentiste Tyondai Braxton (fils du jazzman culte Anthony Braxton, et membre du groupe de math rock Battles) s’accompagne de l’ensemble orchestral Worldless Music Orchestra pour élaborer ses idées que l’on croirait sans limites. Sur Central Market, il met à exécution ses études dans le domaine de la composition de musique classique, qu’il nourrit de sa science des boucles électroniques. Le projet est ambitieux, moderne, et aurait pu être réservé aux musicologues les plus assidus. Au contraire, Tyondai Braxton a su lier avec une grande maitrise la richesse de la musique symphonique et orchestrale (de Maurice Ravel à Stravinsky) à une inventivité délirante et fun évoquant la facette la plus cartoon de Battles. Il a eu l’idée géniale d’ajouter au sérieux de la musique savante une instrumentation inhabituelle avec l’aide de guitares, claviers, boucles électroniques, kazoos et sifflements. Toute la première partie ébouriffante de Central Market nous emmène dans une fantaisie orchestrale ludique et menée sans temps morts, dont la finesse d’écriture impressionne. Avec toute cette profusion d’idées structurées, Tyondai Braxton s’épanouit ici totalement en tant que compositeur. La deuxième partie vient ajouter un registre plus sombre à l’album. J.City, le morceau le plus connecté au monde réel, déploie une soul futuriste et urbaine sur des riffs de guitares hypnotiques dignes de Glenn Branca, et Dead Strings clôt l’album d’une apocalypse de bruits survolés par des cordes inquiétantes. La première partie lumineuse couplée avec l’obscurité de la deuxième en fait un disque total. Mais surtout Tyondai Braxton n’oublie pas tout au long du disque d’user de sa voix, toujours de manière unique, avec des intonations goofy, groovy et jouissives.

François.

http://www.myspace.com/tyondaibraxton
En extrait audio, la pièce centrale de l'album, Platinum Rows:

dimanche 6 septembre 2009

[Télégrammes] : Semaine du 31 août au 6 septembre

Du côté de The Blueprint 3 ça avance un peu. La troisième version de ce que l'on peut considérer comme l'un des meilleurs albums rap de tous les temps a été leakée en début de semaine. Le dernier album de Jay-Z est selon beaucoup assez faible, peu prometteur. Le rappeur a d'ores et déjà annoncé une nouvelle tournée.

Jack White et Keith Richards travaillent en ce moment sur de nouveaux morceaux. Sans pour autant préciser la nature de cette collaboration Keith préfère rester évasif à la question "Les Whites pourraient-ils produire le prochain stones ?"

Carl Barat serait en train de préparer un nouvel album pour l'année prochaine. Le dernier album de Pete Doherty m'avait laissé un peu dubitatif, espérons que la prochaine production de son acolyte accorde tout le monde.

Christopher.

dimanche 30 août 2009

[Télégrammes] : Semaine du 24 au 29 Aout

Massive Attack redonne enfin signe de vie, et pas des moindres. Le groupe reviendra pour la première fois depuis 2001 sous sa formation presque complète (3D et Daddy G, sans Mushroom) avec la sortie en février 2010 de leur cinquième album. Pendant cette éternelle attente, on aura la chance dès le 5 octobre de découvrir l'EP Splitting The Atom. La chanson titre, dévoilée à la BBC radio 1, est écoutable ci dessous. La soul moderne de ce morceau est fascinante. Comme pour Portishead en 2008, la profondeur et la froideur lancinante de cette musique m'évoque un retour naturel et non opportuniste pour ces revenants du Trip Hop (et pourtant cela ne sonne justement pas comme du Trip Hop, c'est la meilleure surprise).



Après sa collaboration avec Air, Jarvis Cocker et Neil Hannon en 2006, Charlotte Gainsbourg continue sur sa lancée en travaillant cette fois ci avec Beck. Ce dernier a co-écrit les paroles, composé, produit et mixé l'album IRM, destiné à sortir en Janvier 2010.



Pour ceux qui aime la pop orchestrale des Last Shadow Puppets, sachez que Miles Kane, qui y est pour beaucoup dans la réussite de l'album, avait enregistré dans l'ombre de ce projet parallèle un excellent album de pop sixties psychédélique l'année dernière avec The Rascals. Malheureusement, il vient de quitter son groupe. Heureusement, il compte poursuivre une carrière solo.


Rien de bien surprenant, les frères Ghallager se sont battus hors scène lors du festival Rock en Seine, causant l'annulation du concert et la fin d'Oasis. Ne pouvant plus supporter de travailler avec son frère, Noel Gallhager aurait quitté le groupe, pour le bien de tous: "It's with some sadness and great relief to tell you that I quit Oasis tonight. People will write and say what they like, but I simply could not go on working with Liam a day longer."

François.

dimanche 23 août 2009

[Télégrammes] : Semaine du 17 au 22 Aout

Le duo américain basse/batterie de noise rock Lightning Bolt enverra au placard une fois de plus les groupes à la Wavves et No Age avec la sortie le 13 octobre de leur nouvel (et cinquième) album Earthly Delights. Pour les plus impatients, pas de panique, sachez que les membres du groupe prédisent une fuite de l'album sur internet pour très bientot : "la fuite digitale d'Earthly Delights devrait apparaitre sur internet le......hmmm, disons, vers le 31 aout prochain? début septembre? à vous de me le dire".



Les post rockeux Do Make Say Think de chez Constellation ont apparemment encore des choses dire. A vérifier le 20 octobre avec l'album Other Truths : 4 titres, et une magnifique pochette.



Le multi-instrumentiste Geoff Barrow de Portishead nous révèle son appartenance à un groupe parallèle nommé Beak> (avec Billy Fuller et Matt Williams de Bristol). Comme ils n'ont pas besoin de faire monter un quelconque buzz en faisant patienter les fans, l'album éponyme est déjà terminé (enregistrement dans une seule pièce, pas d'overdub, écriture des compositions en 12 jours) et est attendue pour le 19 octobre. Le très kraut I Know est écoutable ici.



Kraftwerk, un des groupes allemands des 70's les plus influents dans le monde de la pop électronique publiera en octobre la remasterisation de tout leur catalogue studio dans une box appelée 12345678: The Catalogue. Heureusement, il sera aussi possible de se procurer les géniaux Radio-Activity (1975), Trans-Europe Express (1977) et The Man Machine (1978) individuellement.

François.

[Tourne Disque] : What's Up – Content Imagination

Obey Your Brain
22 Juin 2009
3/5












Plus qu’une réelle pseudo année-musicale-de-merde je pense que 2008 nous avait fatigué tellement elle était bonne. Ayant repris du service avec la ferme intention de ne plus me tenir à ma mauvaise foi habituelle j’ai tenté, avec précaution, de réhabituer mon oreille à l’aventure et à la découverte.

Avec pour uniques albums de chevet et de métro le parfait Hold Your Horse Is de Hella et l’intégrale des Jackson 5 il était difficile de me réhabituer au nouveau.

Les choses commencent bien avec le finalement correct Content Imagination de What’s Up. « Finalement correct» car j’ai mis plus de trois semaines à écrire la présente chronique. En réalité plutôt deux jours à me prendre la tête face à ce casse tête qu’est Content Imagination.

En effet, pris dans ma lubie associant à tout ce que j’écoute le mot math j’ai été en premier lieu séduit par cette musique impulsive et en apparence facile d’écoute mais qui s’avère beaucoup plus hermétique sur la longueur.

Entrée en matière plutôt hasardeuse avec le très bancal Yes qui m’a fait pensé l’espace de deux secondes être en plein milieu de l’entracte d’un match de la NHL avec Charly Oleg aux clavier se lançant dans une improvisation soupe au lait.
Seasoning’s Greeting vient sauver la baraque qui commençait à prendre l’eau. On assiste à une succession d’impulsions donnant l’impression que l’arpégiateur serait lui même samplé. C’est très simple en surface et très efficace. Une atmosphère assez spatiale se dégage de ce morceau, quelque chose de stellaire. A certains moments on croirait les soubresauts du batteur se confondre avec des relans Magmaiens, laissant entrevoir un Vander au sommet de son art en pleine époque Attahk.

En fait cet album a comme gros désavantage d’être très inégal ; on oscille entre certains moments vraiment Math et catchy avec par exemple Fool’s Gold donc le côté répétitif avançant en boucle introduit merveilleusement l’excellent A long Expression qui force est de constater est le meilleur titre de l’album.

Ce n’est que dans ces « bons » morceaux qu’on parvient à saisir les différentes textures, la rythmique est toujours aussi folle et nous ferait presque confondre le synthé et la batterie. Je crois que c’est cela qui m’a d’ailleurs surpris sur cette album, cette sensation où la musique ne serait que temps et ce malgré la mélodie. Ce n’est qu’avec le morceau French Song que What’s Up nous donne enfin ce qu’on attendait, de la musique brute, martelée et sans concessions. La saturation des aigus en devient salvatrice.

Résultat, un album à 50% qui a pour le sauver la chance de contenir certains excellents titres. Il donne un sentiment de « Battles squelettique ». Battles oui, toujours Battles, qui depuis 2007 reste notre unique référence. What’s up délivre un disque mineur certes mais qui participe à dessiner l’hypothétique musique des années à venir.

Christopher

http://www.myspace.com/whatsupwhatsupwhatsup

mercredi 19 août 2009

[Bonus Tracks] : Crystal Antlers, HEALTH, Blind Man's Color, Diamond Watch Wrists

Crystal Antlers – Tentacles
Touch and Go
06 Avril 2009
3/5


Dans le genre revival 70’s, les Crystal Antlers se débrouillent plutôt bien avec leur rock psyché-garage lo-fi (un enregistrement live des 13 titres de l'album en une semaine). Guitares fuzz, orgue spatiale, chant hurlé, désordre foutraque, tout y est. S’il n’y a rien de très innovant, il se dégage de cette cacophonie survoltée une puissance collective non entendue depuis des lustres.



HEALTH - Get Color
Lovepump United
8 Septembre 2009
1,5/5


Le premier album de HEALTH sorti en 2007 avait fortement attisé ma curiosité lors de sa sortie, grâce à ses pulsions primitives (coupures brusques de rythmes, assauts de guitares noises). Il se révéla finalement très lassant à la longue (ils ne savent pas composer de chansons), et ce second album confirme bien que cette musique n’était en aucun cas guidée par des pulsions, mais par une mise en place très calculée de gimmicks soniques. Get Colors reprend exactement la même recette que l’album éponyme (avec un peu plus de parasites électroniques), sans oublier bien sûr d’omettre les insipides mélodies vocales.



Blind Man’s Colour – Season Dreaming
Kanine Records
18 Aout 2009
2/5


Le dernier album d’Animal Collective est sorti en janvier dernier, et fait apparemment déjà des petits. Je vais peut être un peu vite en affirmant cela, car Season Dreaming de Blind Man’s Colour (deux jeunes de 19 ans !) a tout du sous-album jumeau. Si bien qu’il aurait aisément pu faire office de fake pour tromper les hackers avant la sortie de Merriweather Post Pavilion. On retrouve les mêmes ondes aquatiques, le même fourmillement électronique, les mêmes mélodies rêveuses, mais sans le génie pop d’Animal collective (à défaut de construire des chansons, ils restent dans le domaine de la pop planante et abstraite). Ils sont doués et manient à merveille cette exercice de style sous influences, il ne leur reste maintenant plus qu’à se trouver une identité propre pour sortir du lot.



Diamond Watch Wrists – Ice Capped At Both Ends
Warp
28 Avril 2009
3/5


Zach Hill n’a pas fini de nous surprendre. Le batteur virtuose du groupe de math rock Hella n’est à priori condamné à ne participer qu’à des projets excessifs et sans limites. Avec Scott Herren (aussi connu sous le pseudonyme de Prefuse 73) aux manettes de ce nouveau projet, il se retrouve embarqué dans une rêverie électro acoustique (instrumentations luxurieuses, chant susurré). En s’adaptant à un univers relaxant, le jeu complexe de Zach Hill permet de créer une musique à deux registres à priori opposés : les douceurs brumeuses sur des rythmiques hyper sensitives. Une belle petite curiosité.
http://www.myspace.com/diamondwatchwrists

François.