mercredi 29 juillet 2009

[J'y étais !] : Marnie Stern + Tartufi + Trash Kit @ The Luminaire, Londres, 23 Juillet

Sans le savoir avant d’y arriver, j’allais passer une soirée spéciale « math girls ».C'est-à-dire une série de concerts punchy et concentrées autour de boucles de guitares hypnotiques, joués par des filles qui ont assurément beaucoup écouté Battles ou Don Caballero.

Les trois londoniennes de Trash Kit évoquent inévitablement une version math des Slits, avec cette façon de tordre un genre vers quelque chose de tribal et de joyeux. Elles assurent toutes techniquement, et l’énergie ne faiblit pas. Il ne leur reste plus qu’à composer de vraies chansons, car on n’a eu le droit qu’à des fragments d’idées d’1mn 30 maximum. Myspace. 3/5

Tartufi a été la grande surprise de la soirée. Ils sont deux sur scène, mais il suffit de fermer un instant les yeux pour avoir l’impression d’écouter jouer 10 musiciens. Brian Gorman (batterie, claviers, xylophone) et Lynne Angel (chant, guitare, basse, claviers) sont multi-instrumentistes et passent sans cesse d’un instrument à l’autre au sein d’un même morceau, en ayant recours à l’enregistrement de boucles en directs. Leur musique est donc basée sur des superpositions progressives de couches, permettant aux morceaux aux structures complexes de se développer. Mais attention, il n’est pas question d’une musique à crescendo pompeuse et simpliste à la Explosions In The Sky, mais plutôt d’un bordel magistralement ordonné, avec des changements constant de boucles maths et de rythmes. Les morceaux se sont enchainés sans temps morts (si bien que j’avais l’impression de voir se construire un long mouvement de 30 minutes). Leur deuxième album Nests Of Waves And Wire est sorti en mai dernier. Super découverte, un groupe très aventureux à suivre ! Myspace. 4/5

Vint ensuite le show tant attendu de la guitar heroin Marnie Stern : concert impeccable, on y retrouve la même dextérité et folie que sur disque. Mais le tout manquait monstrueusement de générosité. Ce n’est pas qu’elle n’arrive pas à restituer l’énérgie phénoménale qu’il y a sur son dernier album, mais elle a simplement du mal à la surpasser. L’absence de Zach Hill sur scène se fait peut être aussi inconsciemment ressentir. Il y a eu aussi un gros problème quand à la durée de sa prestation. Je sais bien qu’elle succédait à déjà au moins 1h30 de musique avec les deux groupes précédents, mais on est tous venu au départ pour elle, et elle ne reste que 45 minutes. Elle nous a même fait attendre 5 minutes à l’issu de son show, pour finalement ne pas revenir. Pour combler le tout, la bassiste, beaucoup trop bavarde, perdait son temps à coups d’interludes parlées ennuyeuses en mettant apparemment Marnie Stern mal à l’aise avec ses histoires. J’en retiens quand même de nombreux moments intenses, et elle reste la reine du rock géométrique…sur disque. Myspace. 2,5/5

François.

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