mardi 30 septembre 2008

[Tourne Disque] : Fujiya & Miyagi - Lightbulbs

Label : Gronland Records
Sortie : 1er Septembre 2008
3,5/5





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Fujiya & Miyagi (qui n’est pas un duo japonais, mais bien un quatuor de Brighton), accompli sur ce troisième album une belle avancée, tant en termes de clarté que de maitrise de leur langage. Ce Lightbulbs éclipserait bien facilement les deux premiers albums, et il s'avère être une porte d’entrée parfaite pour qui voudrait approcher leur univers éclairé (non, je ne parlerais pas « d’album de la maturité », même si c’est tentant).

Bien plus qu’un émule moderne de Can ou de Neu! de par ses pulsations métronomiques, Fujiya & Miyagi est avant tout le groupe cérébral le plus sensuel, et sur le papier, il en devient difficile de clarifier le fonctionnement et l'efficacité de ce groove robotique. On a d’abord la voix la plus discrète et la moins puissante de l’histoire de la pop, mais qui a néanmoins le don mystérieux d’hypnotiser. Ces chuchotements rythmiques sont ce qui les démarque de toute concurrence actuelle. Les suites de mots en cascade cadencent habilement les compositions ("Vanilla, strawberry, knickbocker glory" sur Knickerbocker), le moralisateur Pickpocket dévoile l’humour facétieux du groupe, et plus loin une ballade mélancolique nous renverse avec ses paroles abstraites ("If today is the same as yesterday, tomorrow is the samest day" sur le morceau titre). David Best joue avec les mots et leurs sonorité, les répète jusqu'à l'obsession et les associent de façon insensée. Cette approche ludique de la phrase n'est pas sans rappeler Serge Gainsbourg (une influence affichée par le groupe), et il est rare aujourd'hui d'écouter un album de pop où le texte prend une position aussi centrale, à valeur égale avec la musique (Stereolab et The Fiery Furnaces sont de ces exceptions).

Lightbulbs brille encore par ce minimalisme electro funk (les guitares slides, la basse rebondie et entêtante, les nappes planantes des synthés, les claps dynamiques), une Krautpop plus rêveuse et cosmique que psychédélique. Fujiya & Miyagi réinvente la notion de rigidité, ici éclatante, sur laquelle nos neurones viennent danser.

François.

http://www.myspace.com/fujiyaandmiyagi
Extrait vidéo de l’album :
Fujiya & Miyagi – Knickbocker

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Chouette cet article, pour moi qui ai toujours cru que ce "groupe" était un seul japonais mêlant abruptement electro, post rock et ennui. Mon intéret est en eveil, je vais donner du mou à ces gens.