Sortie : 5 Mai 2008
4/5
En musique, tout a été déjà fait. On invente plus rien. On modernise des trucs anciens, les cycles de répétitions de choses déjà faites sont de plus en plus courts (préparez vous, ça va bientôt être le revival grunge au rythme où ça va), on pompe des groupes qui sont même pas morts, tout se mélange en un grand fracas fatiguant, avec un air de pas y toucher, "ah non non, on essaye pas du tout de ressembler à untel, on est VRAIMENT originaux vous savez!". Alors forcement, quand un groupe sort un album de chansons pop à l'ancienne qui ne veut rien inventer du tout et qui le montre clairement, l'auditeur moderne et blasé (pléonasme) a l'impression qu'on se fout de lui, qu'on est trop honnête pour ne pas attiser la suspicion et il ouvre grand la bouche pour se préparer à bailler.
Car oui, ce deuxième album du groupe The Shortwave Set, Replica Sun Machine, est un album qui avoue tout dès le début, qui se rend sans conditions, qui n'essaye même pas de faire croire qu'il est autre chose qu'une collection de chansons efficaces et de refrains accrocheurs inspirés par des groupes déjà pillés jusqu'à la moelle. Oui, House Of Lies est un morceau qui ressemble trait pour trait à du John Lennon, et au cas où vous n'auriez pas compris la parenté, le groupe n'hésite pas à copier les idées de Phil Spector à l'époque d'Imagine, et le chanteur de se lancer dans une imitation assez troublante de la voix du défunt avec le même effet d'écho sur son chant. Oui, No Social est le tube de l'album avec un production néo-60's ultra clichée et le refrain, déjà d'une efficacité juste impossible, est chanté par tout le groupe en chœur façon grosse brit-pop quasi-surannée. Oui et? Il y a pas de mal à collectionner des choses clichés mais qui fonctionnent, tout le monde fait ça : un chant partagé entre un garçon qui aurait voulu vivre dans les 60's et une fille suédoise qui se prend pour Nico, qui se rejoignent sur les refrains, des claps, des suites d'accords déjà entendues des milliers de fois, des chansons un peu lentes avec un coté très psychédélique et mignon, des structures couplet-refrain etc, les aigris peuvent et vont grogner. Mais ce qui est formidable ici, c'est que nos trois gentils musiciens ont fait exactement l'inverse de pas mal de groupes récents qui se targuent d'être originaux : ils n'ont pas oubliés d'écrire des morceaux - ils en écrivent de bons, parfois même d'excellents! - et ils en ont composés sur toute la longueur de l'album.
Il faut dire que le groupe n'était pas non plus accompagnés par n'importe qui. A la production, un Danger Mouse (qu'on a déjà entendu chez Gorillaz par exemple) totalement fan du groupe qui offre un son bariolé et riche d'une propreté clinique qui sied bien à ces morceaux qui versent plus dans le classicisme que dans l'avant-garde de toute façon. Venu faire quelques drones et jouer du violon, on trouve aussi le légendaire John Cale du Velvet Underground. Et puis surtout, il y a le génie méconnu Van Dyke Parks, un des plus grands arrangeurs au monde, qui couvre quatre morceaux de ses violons merveilleux et de ses orchestrations d'une richesse folle. Le groupe aurait clairement mérité la lapidation si ils avaient fait n'importe quoi avec des gens comme ça. Mais non, c'est un album qui tient toutes ses modestes promesses, celle de faire un album efficace mais qui ne sous-estime pas l'auditeur, dont le spectre des influences va de Abba jusqu'à Bowie en passant par la pop française (comprendre Gainsbourg mais aussi Air), un album lumineux, un peu rêveur mais jamais fatiguant, et qui se révèle être finalement de très bonne facture, à la fois familier et rafraichissant.
Ah non, bien sur, ce n'est pas l'album du siècle, mais en attendant le prochain chef d'œuvre intemporel qui changera la face du monde et rentrera dans l'histoire de la musique, vous m'excuserez mais je me trémousserais tout l'été sur Now Til '69 avec joie.
Car oui, ce deuxième album du groupe The Shortwave Set, Replica Sun Machine, est un album qui avoue tout dès le début, qui se rend sans conditions, qui n'essaye même pas de faire croire qu'il est autre chose qu'une collection de chansons efficaces et de refrains accrocheurs inspirés par des groupes déjà pillés jusqu'à la moelle. Oui, House Of Lies est un morceau qui ressemble trait pour trait à du John Lennon, et au cas où vous n'auriez pas compris la parenté, le groupe n'hésite pas à copier les idées de Phil Spector à l'époque d'Imagine, et le chanteur de se lancer dans une imitation assez troublante de la voix du défunt avec le même effet d'écho sur son chant. Oui, No Social est le tube de l'album avec un production néo-60's ultra clichée et le refrain, déjà d'une efficacité juste impossible, est chanté par tout le groupe en chœur façon grosse brit-pop quasi-surannée. Oui et? Il y a pas de mal à collectionner des choses clichés mais qui fonctionnent, tout le monde fait ça : un chant partagé entre un garçon qui aurait voulu vivre dans les 60's et une fille suédoise qui se prend pour Nico, qui se rejoignent sur les refrains, des claps, des suites d'accords déjà entendues des milliers de fois, des chansons un peu lentes avec un coté très psychédélique et mignon, des structures couplet-refrain etc, les aigris peuvent et vont grogner. Mais ce qui est formidable ici, c'est que nos trois gentils musiciens ont fait exactement l'inverse de pas mal de groupes récents qui se targuent d'être originaux : ils n'ont pas oubliés d'écrire des morceaux - ils en écrivent de bons, parfois même d'excellents! - et ils en ont composés sur toute la longueur de l'album.
Il faut dire que le groupe n'était pas non plus accompagnés par n'importe qui. A la production, un Danger Mouse (qu'on a déjà entendu chez Gorillaz par exemple) totalement fan du groupe qui offre un son bariolé et riche d'une propreté clinique qui sied bien à ces morceaux qui versent plus dans le classicisme que dans l'avant-garde de toute façon. Venu faire quelques drones et jouer du violon, on trouve aussi le légendaire John Cale du Velvet Underground. Et puis surtout, il y a le génie méconnu Van Dyke Parks, un des plus grands arrangeurs au monde, qui couvre quatre morceaux de ses violons merveilleux et de ses orchestrations d'une richesse folle. Le groupe aurait clairement mérité la lapidation si ils avaient fait n'importe quoi avec des gens comme ça. Mais non, c'est un album qui tient toutes ses modestes promesses, celle de faire un album efficace mais qui ne sous-estime pas l'auditeur, dont le spectre des influences va de Abba jusqu'à Bowie en passant par la pop française (comprendre Gainsbourg mais aussi Air), un album lumineux, un peu rêveur mais jamais fatiguant, et qui se révèle être finalement de très bonne facture, à la fois familier et rafraichissant.
Ah non, bien sur, ce n'est pas l'album du siècle, mais en attendant le prochain chef d'œuvre intemporel qui changera la face du monde et rentrera dans l'histoire de la musique, vous m'excuserez mais je me trémousserais tout l'été sur Now Til '69 avec joie.
Emilien.
www.myspace.com/theshortwaveset
Extrait vidéo de l'album :
Le clip coloré de No Social, premier single formidable qui pourrait bien faire votre été.
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