Sortie : 8 Avril 2008
5/5
Imaginez ; vous entrez dans un vieux honky tonk. Vous êtes en retard. Ce soir un concert de jazz/pop est donné. C’est « Man Man » qui joue. Vous vous attendiez à quelque chose de bien sage assis sur votre chaise, mais au centre de la salle des gens semblent s’agiter. Vous enlevez votre trois-quarts, vous crevez de chaud.
Il y a de tout, des vieilles dondonnes aux dents pétés se faisant malmenées par des jeunes en bicolors, des messieurs trop vieux pour abandonner leur canne, des jeunettes à lunettes attendant qu’un jeune impétueux vienne les sortir de leur trépignement. Mais une chose vous attire ; le fond de la salle. D’abord le chanteur, Honus Honus. Ca gueule de partout, c’est criard, coloré. On n'y pige rien. Que des onomatopées, pulsées par sa voix de vieux clébard. Captain Beefheart revisité. Puis, des saxos de charmeur de serpent, une batterie de 100 tomes et 50 cymbales, des guitares à 24 cordes et d’autres instruments encore inconnus.
Rabbit Habbits me fait l’effet d’un patchwork, une sorte d’arlequin bancale s’amusant ça et là à balancer ses bras, sa trompette, sa folie. On y verrait Dieu Zappa ressuscité ; ambiance délurée, public sur scène, les musiciens dans la fosse, on ne distingue plus rien. Un immense kaléidoscope devant nous. Plus aucune cohérence, tout vient et part aussi vite que s’enchainent les morceaux. Puis, au bout de la deuxième écoute, commence à émerger l’idée de l’album. Le mélange. Une espèce de gloubiboulga parfaitement dosé. Je pense à Chat Noir/Chat Blanc de Kusturica. On imagine alors les vielles opulentes retirant un clou d’une poutre avec leur trouduc’, des vieux dégueulasses sur lesquels trônent des jeunes naïades peroxydées aux dents serties d’or, des mac’ en survêt Adidas vert/violet et chaussures de ville.
Ca continue de partir en vrille. Les horns s’amoncèlent sur Poor Jackie, la batterie lui martèle le corps, le synthé lui tire dans les oreilles ; elle succombe. La basse sonne le glas. Puis tout fou le camp, le violoniste arrache les cordes de son instrument, les cuivres vomissent dans leur calice et tout le monde se casse. Sur Whalebones « Man Man » se calme, se pose ; la batterie mesure, le piano suit, le banjo ponctue, la guitare égraine, le mélodica accompagne, le baryton sax raconte et le chanteur décrit. On hume alors les fumées de cette délicieuse ambiance jazzy façon tripot manouche. On commande un « on the rocks », on va pisser un coup et on repousse le bouton « play » de notre mange-disque.
Il y a de tout, des vieilles dondonnes aux dents pétés se faisant malmenées par des jeunes en bicolors, des messieurs trop vieux pour abandonner leur canne, des jeunettes à lunettes attendant qu’un jeune impétueux vienne les sortir de leur trépignement. Mais une chose vous attire ; le fond de la salle. D’abord le chanteur, Honus Honus. Ca gueule de partout, c’est criard, coloré. On n'y pige rien. Que des onomatopées, pulsées par sa voix de vieux clébard. Captain Beefheart revisité. Puis, des saxos de charmeur de serpent, une batterie de 100 tomes et 50 cymbales, des guitares à 24 cordes et d’autres instruments encore inconnus.
Rabbit Habbits me fait l’effet d’un patchwork, une sorte d’arlequin bancale s’amusant ça et là à balancer ses bras, sa trompette, sa folie. On y verrait Dieu Zappa ressuscité ; ambiance délurée, public sur scène, les musiciens dans la fosse, on ne distingue plus rien. Un immense kaléidoscope devant nous. Plus aucune cohérence, tout vient et part aussi vite que s’enchainent les morceaux. Puis, au bout de la deuxième écoute, commence à émerger l’idée de l’album. Le mélange. Une espèce de gloubiboulga parfaitement dosé. Je pense à Chat Noir/Chat Blanc de Kusturica. On imagine alors les vielles opulentes retirant un clou d’une poutre avec leur trouduc’, des vieux dégueulasses sur lesquels trônent des jeunes naïades peroxydées aux dents serties d’or, des mac’ en survêt Adidas vert/violet et chaussures de ville.
Ca continue de partir en vrille. Les horns s’amoncèlent sur Poor Jackie, la batterie lui martèle le corps, le synthé lui tire dans les oreilles ; elle succombe. La basse sonne le glas. Puis tout fou le camp, le violoniste arrache les cordes de son instrument, les cuivres vomissent dans leur calice et tout le monde se casse. Sur Whalebones « Man Man » se calme, se pose ; la batterie mesure, le piano suit, le banjo ponctue, la guitare égraine, le mélodica accompagne, le baryton sax raconte et le chanteur décrit. On hume alors les fumées de cette délicieuse ambiance jazzy façon tripot manouche. On commande un « on the rocks », on va pisser un coup et on repousse le bouton « play » de notre mange-disque.
Christopher.
http://www.myspace.com/wearemanman
Extrait vidéo de l'album :
Man Man - Mister Jung Stuffed
3 commentaires:
Très jolie chronique qui est tout à fait parvenue à me replonger dans l'ambiance si particulière de Man Man et qui m'a donné envie de réécouter ce disque illico.
Un lien pour voir un chouette concert à emporter de Man Man :
http://www.blogotheque.net/Man-Man,4319
Ah oui ces concerts de rue de Man Man sont complêtement fous! C'est un terrain de jeu qui leur va très bien, et ils arrivent même à emporter dans leur délire une bande de gamins à roller.
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