dimanche 9 novembre 2008

[Bonus Tracks] : The Organ, Inara George, Oasis, Monkey

The Organ - Thieves
Label : Mint Records
Sortie : 13 Septembre 2008
3,5/5



J'ai un tee-shirt The Organ. Il est super joli, on y voit un orgue dont les tuyaux vont jusqu'à des nuages dans lesquels y'a des oiseaux. Rien que pour ça, ce groupe de filles ultra inspiré par les années 80 (cf. leur unique album, le très chouette Grab That Gun) a toujours été protégé dans mon petit cœur, et j'ai été très triste quand elles se sont séparés brutalement et sans donner de raisons ("y'en a trop" ont-elles dit de façon lapidaire), durant l'enregistrement avorté de leur deuxième album, en 2006. Dieu merci, voici le petit e.p. Thieves qui regroupe six morceaux inédits, dont deux en live, et qui intervient comme un dernier petit souvenir. Comprenant des choses absolument géniales que ce soit le mini tube Can You Tell Me One Thing ou l'émouvant (et acoustique!) Don't Be Angry, cet e.p. n'a pour unique défaut que le fait qu'il ne sonne pas "terminé" ; il y manque une finition qui ne se fera jamais. Ce court adieu se fait donc simplement, sans pathos, juste ce qu'il faut d'émotion quand la chanteuse, double féminin de Morrissey, chante "all that i want was here, now it's gone/don't be angry, i will die lonely". R.I.P, etc.
Can You Tell Me One Thing



Inara George (with Van Dyke Parks) - An Invitation
Label : Everloving
Sortie : 29 Aout 2008
2,5/5



C'est sans doute le raté le plus mignon de l'année, mais ça reste un raté. An Invitation est la rencontre quasiment "en famille" de Inara George, jeune femme qui a une très jolie voix et de Van Dyke Parks, arrangeur génial dont je parle trop et ami du père d'Inara. L'album est un grand déluge d'orchestrations d'un autre age comme Van Dyke Parks en a le secret sur des morceaux aimables et infiniment jolis, sur lesquels la voix d'Inara flotte très gracieusement. Alors donc, pourquoi ça marche pas? Parce que tout cela sonne creux, et notre gentille chanteuse écrit des ballades absolument transparentes. Et comme le propre de l'orchestration est d'enjoliver et pas de fabriquer, Van Dyke a beau se démener comme un diable avec des idées géniales, il ne sauve finalement rien, au contraire, on a l'impression assez affreuse qu'il en fait beaucoup trop pour sauver la chose. Ce n'est pas désagréable à écouter, il y a même de jolis morceaux, mais franchement, si vous voulez une fille qui compose des morceaux brillants et sur lesquels l'ami Parks est comme un gosse dans un magasin de jouets, autant aller réécouter Ys de Joanna Newsom, qui fait passer cette sucrerie pour de la musique d'ambiance.
Right As Wrong



Oasis - Dig Out Your Soul
Label : Big Brother
Sortie : 6 Octobre 2008
2/5



Dans la catégorie des artistes dont on sait que l'âge d'or est passé, il y a toujours une étape obligée qui les touche tous par roulement : l'album du "retour-aux-sources", le "meilleur-album-depuis-le-dernier-meilleur-qui-a-déjà-quinze-ans", l'inénarrable "retour-en-grâce-des-géants-assoupis". Un processus de seconde jeunesse savamment orchestré par les maisons de production et qui, par le truchement de quelques critiques positives, voudrait faire croire à tout le monde que, si si, pour de vrai, un groupe comme Oasis peut encore sortir un bon album. En 2008! Soyons sérieux! On peut y croire pendant les 3 premiers morceaux de Dig Out Your Soul qui offrent un groupe toujours très rock de stade, mais un peu plus subtil que d'habitude. The Turning est même un bon morceau. Mais chassez le naturel, il revient au galop, le reste est bien plus paresseux, avec des ballades insipides, un Noel Gallagher qui persiste toujours a vouloir mal chanter des morceaux à la place de son frère, des duplicatas 60's fatigants, et surtout la preuve que les morceaux de gros rock en ternaire sont une aberration (Ain't got nothin', affreuse chose). Cela nous fait 4 morceaux écoutables. C'est vrai que par rapport aux derniers albums du groupe, c'est beaucoup.
The Turning



Monkey - Journey To The West
Label : XL Recordings
Sortie : 18 Aout 2008
3/5



Écouter la B.O. d'un spectacle sans voir le spectacle, voilà bien quelque chose de problématique. Y'a toujours de ces passages décontextualisés qui semblent un peu inutiles, alors qu'ils ne choquent pas une fois pris dans la progression d'une œuvre globale. On a beau être Damon Albarn, c'est exactement pareil quand on sort les musiques de son opéra Journey To The West en cd, en version "electro" (parait-il). S'il est intéressant d'entendre un Damon Albarn qui n'a que très rarement été aussi expérimental, il faut tout de même avouer que tout les morceaux instrumentaux de moins de deux minutes ne sont pas vraiment convaincants, surtout quand ils sont plombés de sons électroniques ou d'effets un peu maladroits. En dehors de quelques passages orchestraux très beaux (Sandy The River Demon), il n'y a guère que les "vraies" chansons qu'on retiendra, sortes de bonnes faces-b de Gorillaz chantées en chinois, particulièrement celles de la fin de l'album comme Monkey Bee qui finit en une formidable explosion qui nous rappelle pourquoi Damon Albarn reste, tout de même, un héros pour nous tous. Pas de quoi non plus tomber à la renverse.
The Living Sea


Émilien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je comprends ta position en ce qui concerne l'album d'Oasis, mais je lui trouve bien plus que trois titres potables. Il explore des choses un peu plus osées avec Falling Down et Soldier On par exemple, qui dénotent d'influences plus psychédéliques. I'm Outta Time est une très bonne ballade dans le style du dernier Sean Lennon.

Je crois que non seulement Dig Out Your Soul est le meilleur album d'Oasis depuis Definitely Maybe, mais qu'il s'agit d'un vrai bon album de pop/rock anglaise. La voix de Liam Gallagher a enfin retrouvé une certaine jeunesse et la production est bien plus convaincante que dans les essais précédents du groupe. Elle est brute, rêche et puissante.

Finalement, tout dépends des attentes, il ne faut pas espérer de révolution avec Oasis. Mais ils ont eu le mérite d'écrire de bonnes chansons et ça n'était pas arrivé depuis belle lurette. Alors pour peu qu'on apprécie l'arrogance nonchalante du style, je crois qu'il y a de quoi être conquis. Et puis je ne peux pas m'empêcher d'éprouver de la sympathie pour des gars qui essaient de copier Beggars Banquet et Revolver avec un certain savoir-faire plutôt que de jeunes abrutis faussement intellos cherchant à conjuguer post-punk et beat afro, comme s'ils étaient les premiers à le faire, et ce, sans jamais parvenir à écrire une once de mélodie en plus.

Duck.